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- 1900 Spalding township, MenomInee, MI - https://familysearch.org/ark:/61903/3:1:S3HY-DZ7S-7NF?mode=g&wc=9B7V-DPK%3A1030554301%2C1034921601%2C1034940201%3Fcc%3D1325221&cc=1325221
Louis, Philippe, Joseph Chabot est né le 24 novembre 1896 à Scanoba, État du Michigan (États-Unis). Il était le quatrième d'une famille de huit enfants, nés de Louis-Philippe Chabot et Éléonore-Diane Noël. Son père fait chantier.
Alors qu'il a sept ans, son père décède et sa mère, enceinte de six mois, retourne à Clarence Creek, près d'Ottawa (Ontario). Le curé Claude Poulain le prend à son presbytère comme aide et avec l'intention de le faire instruire. Philippe a un cheval et des poules à soigner, il chauffe les fournaises de l'église, il agit comme bedeau et il fréquente l'école du village où il est toujours premier de classe. À douze ans, il ne parle presque plus français; la ménagère, Kate Dean, est une Irlandaise qui ne dit pas un mot de français.
À treize ans, c'est le cours classique à l'Université d'Ottawa, avec l'espoir qu'il fera un prêtre. Son professeur de mathématique est le Père Louis
Rhéaume, futur évêque du diocèce de Timmins. Le Père Jasmin, qui a passé plusieurs années à Ville-Marie, est son directeur de conscience.
Après avoir porté la soutane pendant quinze mois, il décide de changer de vocation. Ce sont alors les études en médecine à l'Université de Montréal. Son curé bienfaiteur ne peut plus payer ses études; Philippe devra se débrouiller seul. Travail et emprunt lui permettent de payer ses cours. Sa mémoire phénoménale lui permet de bien résussir. À sa dernière année d'études, il manque d'argent et ne peut passer ses examens. Il se risque à écrire à la bonne Kate Dean, celle qui l'avait élevé. Il lui demande de lui prêter les 400 $ manquants. Quelques jours plus tard, à sa grande surprise, il reçoit un mandat-poste.
En juin 1923, il est reçu médecin-chirurgien et devient interne à l'Hôpital général d'Ottawa durant deux ans, chez les Soeurs Grises. Un docteur Chabot, cousin éloigné et buveur invétéré, le prend sous son aile. Pas toujours en état d'opérer, il confie ses cas de chirurgie à Philippe, qui profite ainsi d'occasions inespérées de pratiquer. Les Soeurs l'aident en le logeant à l'hôpital. Les cas de nuit lui sont confiés. Il leur en sera toujours reconnaissant (il a toujours soigné les Soeurs Grises gratuitement... c'était avant l'assurance-maladie).
Le 1er août 1925, c'est la traversée du lac Témiscamingue sur le Météor et l'arrivée à Ville-Marie. Il est le quatrième médecin. Il est appelé le
dernier et prend les cas que les autres ne veulent pas.
Le 1er septembre 1925, le Dr Philippe Chabot s'établit à Lorrainville et ouvre son bureau et sa pharmacie dans la maison de Joseph Bellemare
(maison face à la Caisse populaire). Le 30 septembre de la même année, c'est le premier appel d'importance, le premier accouchement chez M. John McFadden. Charles-Edouard McFadden voit le jour. Il est le premier de près de 8,000 bébés que le Dr Chabot mettra au monde au Témiscamingue. C'est aussi le dernier patient à être vu par lui après 35 ans de carrière.
Médecin de campagne, Philippe Chabot ne refuse jamais un appel. Jour et nuit, beau temps,
mauvais temps, pour tous, riches ou pauvres, avec dévouement et bonne humeur, en voiture, à
pied, à cheval, en voiture, en train, en "snowmobile" loué, acheté ou inventé, sur les routes, sur les
roulés de boue, il se rend promptement au chevet des malades, jusqu'à 40 milles à la ronde, malgré
l'état souvent lamentable des routes du temps.
Dans son implication sociale, il est, entre autres, conseiller municipal durant six ans, maire de son
village durant dix-neuf ans, un promoteur de l'électrification et un sociétaire de la Compagnie
Industrielle de Lorrainville qui bâtit et gère l'aqueduc. Il est le président fondateur de Radio-Témiscamingue à Ville-Marie (Québec).
En politique provinciale et fédérale, ses essais ont été infructueux. On disait préférer le garder comme médecin plutôt que de l'avoir comme député.
Philippe Chabot était aussi un athlète accompli. Au collège, il avait joué à tous les sports. Au Témiscamingue, il a surtout excellé au base-ball comme entraîneur, lanceur et deuxième but,
jusqu'à l'âge de cinquante ans.
Épuisé par le travail, victime de sa disponibilité, de son dévouement et de son amour pour la médecine, le Dr Philippe Chabot décède le 14 novembre 1960, dix jours avant son 64e anniversaire. Sur sa carte mortuaire, une religieuse de l'hôpital a écrit :"Il allait à Dieu avec son âme, aux siens avec son coeur, à tous avec son dévouement. S'oublier pour soulager la souffrance, tel fut son noble idéal." Lors de son décès, on pouvait lire dans le journal du temps: "Le Dr Philippe Chabot était reconnu comme Le Médecin des Pauvres". Il pratiquait la médecine comme une vraie vocation. Il était le médecin des corps et des âmes. Estimé de tous, sa réputation de bonne humeur et sa présence d'esprit extraordinaire l'accompagnaient partout.
Combien de fois a-t-il volontairement oublié de faire parvenir ses honoraires, même les dépenses que lui occasionnaient les visites auprès des malades, visites plus souvent qu'autrement dans les maisons privées! Ses prescriptions étaient toujours accompagnées de bons mots d'amabilité et d'un optimisme communicatif. La confiance qu'il inspirait était proverbiale.
Le 11 septembre 1983, la Fondation Philippe-Chabot était lancée. Elle a pour objectifs de venir en aide aux personnes âgées dans les centres d'hébergement. On lui donna ce nom pour perpétuer la mémoire d'un homme qui se dévoua corps et âme aux soins de la population témiscamienne. L'adresse de la Fondation est: C.P. 1102, Ville-Marie (Québec) J0Z 3W0.
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